4 Octobre 2020
La vigne et la maison
Ecoute le cri des vendanges
Qui monte du pressoir voisin ;
Vois les sentiers rocheux des granges
Rougis par le sang du raisin.
Regarde au pied du toit qui croule :
Voilà, près du figuier séché,
Le cep vivace qui s’enroule
A l’angle du mur ébréché.
Autrefois, ses pampres sans nombre
S’entrelaçaient autour du puits ;
Père et mère goûtaient son ombre ;
Enfants, oiseaux, rongeaient ses fruits.
Il grimpait jusqu’à la fenêtre ;
Il s’arrondissait en arceau ;
Il semble encor nous reconnaître
Comme un chien gardien d’un berceau,
Sur cette mousse des allées
Où rougit son pampre vermeil,
Un bouquet de feuilles gelées
Nous abrite encor du soleil.
Alphonse de Lamartine (les Recueillements poétiques, 1839)
LES VENDANGES
Hier on cueillait à l'arbre une dernière pêche,
Et ce matin, voici, dans l'aube épaisse et fraîche,
L'automne qui blanchit sur les coteaux voisins.
Un fin givre a ridé la pourpre des raisins.
Là-bas, voyez·vous poindre, au bout de la montée,
Les ceps aux feuilles d'or, dans la brume argentée ?
L'horizon s'éclaircit en de vagues rougeurs,
Et le soleil levant conduit les vendangeurs.
Avec des cris joyeux, ils entrent dans la vigne ;
Chacun, dans le sillon que le maître désigne,
Serpe en main, sous le cep a posé son panier.
Honte à qui reste en route et finit le dernier !
Les rires, les clameurs stimulent sa paresse !
Aussi, comme chacun dans sa gaîté se presse !
Presque au milieu du champ, déjà brille, là-bas,
Plus d'un rouge corsage entre les échalas ;
Voici qu'un lièvre part, on a vu ses oreilles ;
La grive au cri perçant fuit et rase les treilles.
Malgré les rires fous, les chants à pleine voix,
Tout panier est déjà vidé plus d'une fois,
Et bien des chars ployant sous l'heureuse vendange,
Escortés des enfants, sont partis pour la grange.
Au pas lent des taureaux les voilà revenus,
Rapportant tout l'essaim des marmots aux pieds nus.
On descend, et la troupe à grand bruit s'éparpille,
Va des chars aux paniers, revient, saute et grappille,
Prés des ceps oubliés se livre des combats.
Qu'il est doux de les voir, si vifs dans leurs ébats,
Préludant par des pleurs à de folles risées,
Tout empourprés du jus des grappes écrasées !
VICTOR DE LAPRADE (1860)
Pause gourmande...
Vendanges humaines : égrappage et foulage manuels.
Confection du fagot de sarments lesté qui sera positionné en fond de cuvier afin de servir de filtre.
Passage de relais sous l’œil bienveillant des anciens.
Garbure royale préparée avec amour par Christine.
Une superbe journée passée entre coupe, égrappage et derrière l'objectif.
Mais lorsque les hôtes sont superbes et généreux, le vin présent et en devenir ne peut être que bonheur !
Dégustation du Château Les Baraganes 2018 (production : 600 bouteilles)
Micro-propriété de moins d'un hectare en conversion biologique.
Fruits rouges à croquer, jolie structure et une finale très nette et fraîche.
Des tanins fondus et un côté gourmand pour ce premier vin que l'on ne trouve déjà malheureusement plus.
Le 2019 (3000 bouteilles environ qui sera disponible courant novembre 2020 à un tarif aux alentours de 8 €) sera plus marqué par les épices et pourra être oublié quelques temps. Un superbe vin qui en étonnera plus d'un.
Vin d'ami à partager en bonne compagnie...
Contact à la propriété :
Christian Carcauzon
Propriétaire à St Genès de Castillon (33350)
06 24 84 66 55
Juste une petite piqûre de rappel
Les baraganes sont les poireaux sauvages que l'on trouve dans les vignes qui sont un pur régal...